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INTERVIEW

The Old Dead Tree
07 mai 2006 à Paris, La Locomotive

Interview de Manuel Munoz (guitariste et chanteur) et Vincent Danhier (bassiste) avant leur concert.


Nicolas, Foued, Vincent & Manuel
nrvmag : Bonjour Manuel, peux-tu présenter ton groupe aux personnes qui n'en ont jamais entendu parler ?
Manuel Munoz (guitare, chant) : On va attendre que le cotât de blonds soit respecté. Allez Vincent. ''Il ne va pas vite, mais il a une entorse''. Magnéto Serge ! (Vincent arrive et s'installe )
Manuel : Donc, tu disais ?

nrvmag : Depuis quand existez-vous ? Comment appelez vous le style musical que vous jouez ?
Vincent Danhier (bassiste) : Nombreuses questions. La genèse, si on peut appeler çà comme çà, du groupe remonte à 1997 avec la rencontre, au départ, de Nicolas et Manuel, qui jouaient auparavant dans un autre groupe et qui ont décidé d'abord tous les deux de monter ce projet. Je te laisse continuer. (S'adressant à Manuel)
Manuel : Oui, donc on a rencontré notre premier batteur qui s'appelait Frédéric, puis nous avons rencontré notre premier bassiste qui s'appelle Vincent Danhier.
Vincent : Ici présent.
Manuel : Oui, ici présent. Donc, ça a commencé comme beaucoup de groupes, tout bêtement. Nicolas et moi, particulièrement, n'étions pas des musiciens émérites et je pense qu'on peut dire, qu'on a un petit peu appris à jouer, de nos instruments avec ce groupe là, qui était notre premier vrai groupe sérieux et voilà, on a évolué petit à petit, comme çà. On a arrêté les reprises et on a attaqué les compos.

nrvmag : Qu'est ce que vous repreniez, par exemple ?
Manuel : euh, Paradise Lost, évidemment. ''True Belief'', ''As I Die'', notamment.


nrvmag : Euh, ''As I Die'' de Paradise Lost sans piano ?
Manuel : Oui, sans piano. On n'avait pas les moyens (rires) et puis on a eu un violon, pendant quelques mois.
Vincent : Oui.
Manuel : On a fait quelques essais durant quelques mois mais ça n'a pas duré et puis en 1999, on a enregistré ''The Blossom'', le premier mini CD quatre titres autoproduit qui a rencontré un franc succès, pour quelque chose d'autoproduit, on l'a écoulé, je crois à 1200 exemplaires et il a eu de très bonnes critiques. Et à la sortie de cette démo là, Frédéric notre premier batteur a décidé de, enfin, il s'est suicidé. Ce qui n'a pas été facile à vivre. Ça nous a presque poussé, à un moment, à arrêter tout, mais concrètement, ce n'était que moyennement faisable parce que Frédéric nous a fait comprendre qu'il ne voulait pas qu'on arrête. De plus, quand on est en détresse, il ne faut pas s'enlever des points de repère en plus, et s'enlever des moyens d'expressions. Il faut s'en sortir, vivre avec aussi, et la musique, c'était un besoin, quelque chose qui, à titre personnel, m'a beaucoup aidé à passer le cap et à mieux vivre cette tristesse.
Vincent : Je pense qu'on peut dire qu'à partir de là, les choses se sont accélérées dans plusieurs domaines. D'une part, on a eu l'opportunité de rencontrer Franck, qui est le batteur qui a succédé Frédéric . A peu prés dans le même temps, suite à l'envoi de notre démo, on a trouvé un accord avec Season Of Mist, qui a donc décidé de signer le groupe pour sortir notre premier vrai album. Là encore, comme sur le mini CD autoproduit, on a eu la chance de pouvoir jouir d'une bonne critique et là, non seulement en France, mais aussi à l'étranger car Season Of Mist, et c'était l'intérêt de pouvoir accéder à un Label, nous a ouvert les portes, non seulement sur une distribution nationale, mais au pire auto produite, car c'était le cas auparavant pour le premier mini CD, mais européenne et nord américaine plus quelques autres licences dans d'autres pays.
Manuel : Oui, en Amérique du Sud et en Russie.
Vincent : Oui. Donc, voilà, on a été bien reçu point de vue accueil presse, ce qui n'était pas évident car il y avait une certaine défiance à la scène Française, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Donc, on a passé cet à priori là et ça s'est bien passé.
Manuel : Ça nous a ouvert les portes, aussi, sur les tournées. Ça nous a permis de jouer avec Paradise Lost, Opeth, Katatonia, Samael, première rencontre avec Epica aussi.
Vincent : Exactement.
Manuel : Et puis, tout ça a fait que le rythme du groupe s'est beaucoup accéléré, qu'il a fallu passer du stade de groupe autoproduit à celui de groupe professionnel qui va tourner à l'étranger et que ça ne se fait pas naturellement : ça demande beaucoup de travail, d'exigence par rapport à soi même, aux autres ainsi que du professionnalisme. Ce n'était pas forcément ce que voulaient tous les musiciens au sein du groupe et Franck notamment avait envie de garder un côté ludique dans ce groupe, et ne pas faire en sorte que le sérieux prenne le pas là-dessus. On a eu beaucoup de travail, de répétitions, et l'exigence a été le maître mot pendant deux ans et ça n'a pas été vraiment facile à vivre. Franck a saisi que ça n'allait pas en s'améliorant. Le groupe prenant de plus en plus d'ampleur, il a préféré se retirer et se consacrer à des projets, entre guillemets, moins prenants. Enfin, dans le groupe, il y a un coté humain qui est très important. Le côté amical a été préservé avec Franck , car ça comptait beaucoup pour nous. Donc, il a assuré toutes les dates, une fois sa décision prise jusqu'à ce qu'on trouve un successeur en la personne de Foued, avec qui nous jouons ce soir. Lui, vient plus de la scène Extrême. Il nous a apporté des influences de double grosse caisse fort rapide (rires), notamment et avec qui ça se passe très, très, très bien aussi. Et puis aussi, on a enregistré notre deuxième album ''The Perpetual Motion'', qui alors là, a été encore mieux accueilli que le premier, aussi bien en France qu'à l'étranger. On a eu des notes maximales dans les magazines en Hollande, en Belgique ou en Allemagne. Il a très bien été reçu. Là, on a été jouer dans des festivals en Hollande, on a été au Metal Therapy, on va faire des festivals Mainstream aussi à Metz bientôt, un festival de 30.000 personnes, au Metiz'Art Festival où il y aura du Ska, du Reggae, Enhancer, Vegastar (rires). On va jouer au Wave Gothik Treffen, un festival Gothique. C'est vrai que tu me demandais musicalement comment on qualifiait notre musique. C'est un petit peu compliqué. C'est toujours pareil : les groupes ne veulent jamais se coller une étiquette. Je vais en coller une, un peu bizarre, qui ne parlera pas beaucoup aux gens, ce qui est un peu dommage car c'est le but d'une étiquette finalement.

nrvmag : Oui, pour savoir à quoi çà ressemble.
Manuel : C'est un mélange de Pop et de Death Metal, voilà. Donc, c'est très triste à dire, mais voilà, c'est très large et ça peut sonner un peu pompeux comme çà. L'idée c'est de réussir à faire des morceaux qui soient cohérents avec des structures plutôt Rock, dans l'ensemble, genre couplets, refrains, avec des enchaînements. Il n'y a pas trop de cassures de rythmes chez nous, ni de choses bizarres un peu Prog, enfin dans le sens techniques du terme.

nrvmag : Au niveau de ta voix, quand même un peu, non ?
Manuel : Un petit peu oui. (sourire). Mais il y a des influences progressives, plus au niveau Progressif des années 70, genre Pink Floyd, King Crimson. Je suis un grand fan de ses deux groupes. Mes influences couvrent tout çà, comme Led Zeppelin, ça va jusqu'à Dimmu Borgir, Machine Head, Paradise Lost, Jeff Buckley. Chaque musicien a ses influences et on se retrouve tous avec des dominateurs communs, Paradise Lost notamment.
Vincent : Dis comme çà, ça peut paraître ambitieux, voire un peu pompeux ou prétentieux, mais en fait l'idée et l'essence même du groupe, c'est de pouvoir parvenir à retranscrire les influences et les sentiments de chacun tout en gardant une base cohérente. Et c'est ce que ça donne.

nrvmag : Une osmose ?
Vincent, Manuel : On espère, on le souhaite.
Manuel : Et du coup cette espèce de mélange, fait que l'on ne sait jamais trop où nous caser. Ainsi, on se retrouve dans des festivals Gothiques alors qu'on n'en écoute pas du tout, pardon pour les gens qui aiment çà (sourire). Ou dans des festivals avec Enhancer car on a aussi des influences un peu Nu, pardon pour les gens qui détestent le Néo Metal, et on se retrouve au Metal Therapy avec Mayhem, parce qu'il y a un peu de double grosse caisse aussi et puis avec Epica aussi. On ne s'impose pas de limites tant que les groupes avec lesquels on partage l'affiche sont sympas. Concrètement, le fait qu'on se retrouve avec des groupes très différents, ça a amené, l'âge aidant aussi, une ouverture au sein du groupe, qui fait qu'on trouve toujours quelque chose de bien dans tout. Si on parle du Disco, je n'irais pas m'acheter un CD de Disco mais des fois, tu vas écouter un morceau, ''Staying Alive'' par exemple, tu vas t'enlever de la tête, les trois barbus avec les pantalons moulants et tu vas juste écouter le morceau et tu vas penser : "C'est incroyablement bien construit, c'est arrangé de façon superbe après musicalement, c'est tueur ! ça fait remuer du popotin quand même... " Et voilà, c'est bien fait, je n'irais pas acheter l'album, peut-être le télécharger à la limite pour…

nrvmag : Faut pas le dire çà !!
Manuel : En payant bien évidemment, enfin ! Mais, que sous-entendais-tu ? (sourire) Mais il y a du bon à prendre partout. En Reggae, il y a de super plans de batterie super intéressants même si j'accroche pas trop au Reggae, voire limite pas du tout. Mais il y a à prendre partout tant que c'est fait avec sérieux, et que les musiciens le vivent : c'est le plus important. On se retrouve à apprécier du Epica, alors que çà ne faisait pas l'unanimité au sein du groupe ou du Staff au départ. Finalement, le temps passant, on se retrouve tous à fredonner du Epica dans le tour bus. Puis, comme les musiciens du groupe sont vraiment sympas, le côté humain est hyper important et çà a joué.
nrvmag : Vous avez fait énormément de concerts. C'est assez impressionnant. Comment avez-vous fait pour avoir réussi cela ?
Manuel : On a un Booker très performant (sourire en le regardant).

nrvmag : Combien de dates faites vous en une année par exemple ?
Manuel ; Ça dépend des années (rires). Depuis ''The Perpetual Motion'', on a dû en faire une quarantaine, c'est pas mal, plutôt bien.

nrvmag : Pour un groupe français, c'est très bien.
Manuel : Oui, c'est très bien mais on a la chance de pouvoir être casé n'importe où, sur n'importe quelle affiche. On ne se pose pas trop de questions. Si on faisait du Brutal Death, on ne pourrait pas jouer au festival Wave Gothik Treffen. Ça nous permet d'être un peu partout. On a la chance d'avoir de très bonnes critiques et d'être apprécié par beaucoup de musiciens à l'étranger qui nous demande. Y'a Celtic Frost qui nous a contacté, et qui nous ont dit énormément apprécié notre musique. Paradise Lost aussi, Opeth. On est très, très heureux. Il y aussi des opportunités qui se font comme çà. On tourne : on a été au Metal Mania festival en Pologne. Les gens apprécient la musique et l'image du groupe, qui est beaucoup plus basé sur le naturel, le simple. On n'a pas d'artifices, de maquillages, de costumes, de choses comme çà, même si on a rien contre, chacun fait son truc, y'a pas de soucis. Mais nous, ce n'est pas là dedans qu'on va se reconnaître. On monte sur scène comme à la ville, finalement et ça a l'air de plaire aux gens. Je sais que lorsqu'on est à l'affiche sur des festivals, avec d'autres groupes comme par exemple Epica qui ne sont pas du tout pareils sur scène qu'en vrai, ou quand on est avec Mayhem ou Hypocrisy, les gens qui apprécient ces groupes, nous prennent comme, quelque part, une bouffée d'air frais, un peu de respiration, la musique est différente, moins opaque et moins rentre dedans tout le long. On reste ainsi apprécié tout en étant respecté. Parfois, être "déplacé" sur une affiche, ce n'est pas évident. J'ai vu des groupes Softs se faire jeter car ils n'étaient pas à leur place sur l'affiche et comme nous, on arrive à avoir un peu de double grosse caisse, de voix qui grognent, les gens se demandent "C'est bien ou c'est pas bien ? Bon, je vais pas huer tout de suite". Et finalement il reste puis après une ou deux bières, c'est bon.

nrvmag : Et bien tant mieux. Sur l'album ''The Perpetual Motion'', peux tu parler rapidement du concept ?
Manuel : Ce n'est pas vraiment un concept. Un album à mi chemin entre l'album classique et le concept album. Après ''The Nameless Disease'', toutes les paroles étaient basés sur un thème très fort, qui était la manière dont j'ai vécu le suicide de notre batteur et ami Frédéric. J'ai eu le symptôme de la page blanche où j'ai été incapable d'écrire quelque chose durant six mois. Je me suis dit quoique j'écrive je vais décevoir les attentes des gens car beaucoup m'ont écrit, ou m'ont dit qu'ils s'étaient reconnus à travers mes textes, que çà les avaient touché, qu'ils comprenaient ce que j'avais vécu et donc, ces personnes vont attendre quelques choses d'aussi fort. Je n'ai pas eu à vivre quelque chose d'aussi négatif depuis dans ma vie, même si je suis devenu papa mais bon...(sourire). On ne fait pas une musique qui se prête, particulièrement, à s'attaquer à des sujets heureux, même si on le fait un peu sur un titre qui est ''So Be It !''. Donc, c'est vrai que j'ai eu un peu de mal jusqu'à je réussisse à me dédouaner de cette pression là, et à me dire, tu fais table rase, tu fais ce que tu as envie de faire, ce que tu as besoin de faire parce que pour moi, j'appréhende les paroles de manière très égoïste. J'écris sur ce dont j'ai envie et besoin de parler. Pas de parler, car çà signifie avoir un interlocuteur, alors que les paroles, je vois çà de façon égoïste : j'écris pour moi et uniquement pour moi. Je me contrefiche complètement de la façon dont les gens vont le voir. C'est très, très égoïste. Il y avait des sujets que je désirais aborder en ayant plusieurs points de vue, ainsi çà a donné des ensembles de chansons comme "Down", "The Lost Boy" et "The Sad Fairytale". Et j'avais d'autres textes avec des impacts plus directs ou avec un seul point de vue de développé et qui ont donné des morceaux comme ''So Be It'!'', ''Even If'' ou ''Out Of Breath''. C'est un peu comme çà que çà marche.

nrvmag : Qu'écoutez-vous en ce moment comme groupes ?
Vincent : Dernier album acheté par exemple ?

nrvmag : Oui, très bonne idée.
Vincent : l'album de Katatonia, j'aime beaucoup.
Manuel : Moonspell, le dernier. Riverside aussi, un groupe polonais que l'on m'a fait découvrir en Pologne. Et très, très bon.
Vincent : Oui, le dernier Moonspell !
Manuel : Le dernier Coma, excellent.
Vincent : My Dying Bride personnellement, qui revient tout le temps.
Manuel : Pour changer. (sourire)
Vincent : Pour changer. (sourire)
Manuel : Et puis Cesaria Evora, quand on veut faire retomber la pression.
nrvmag : Composez-vous en tournée ?
Vincent : Non, pas en tournée.
Manuel : On n'est pas du tout un groupe Rock'n Roll. C'est horrible.

nrvmag : Pourtant, je vous ai vu beaucoup l'an passé sur la route comme par exemple, en juin, avec Alterbridge et votre album est sorti fin août.
Manuel : Il était déjà enregistré en fait, en juin dernier. Non, on n'arrive pas du tout. Là pour le coup, la composition chez nous c'est tout, sauf spontanée. Y'a pas du tout le côté Rock 'n' Roll en fait, genre on branche la guitare, on balance un Riff, on le fait tourner et çà part tout seul. C'est une prise de tête incroyable. Beaucoup de temps passé devant son manche, mais qu'est ce que c'est que cet instrument, y'a rien qui vient dessus, c'est une honte ! Finalement quand çà vient, on compose beaucoup avec Nicolas, on créé beaucoup d'idées, pas mal de Riffs, qui vont aller ensemble avec vingt, vingt-cinq, trente Riffs et on va en garder six à la fin pour faire un morceau. On est très exigeant. Y à un côté ambitieux comme disait Vincent , car on essaie de mélanger beaucoup, beaucoup de choses, mais en même temps on veut que çà reste cohérent.

nrvmag : Concis ?
Manuel : Pas vraiment concis car on a de longs morceaux aussi, mais disons qu'il y a des groupes comme Carnival In Coal, comme Fantômas qui vont jouer sur le changement d'ambiance totale, le choc de l'auditeur et passer du Salsa au Bal Musette en enchaînant par le Black Metal, y'a pas de souci. Autant nous, on essaie de faire un truc qui soit plus dans un esprit Rock et dans l'esprit où l'auditeur ne doit pas être choqué. C'est limite s'il doit se rendre compte qu'on vient de passer un style qui n'a rien à avoir avec le précédent. Et donc, on bosse à fond la dessus et ça prend beaucoup de temps. On essayait de travailler à quatre, pendant une période, et les opinions étaient tellement, enfin, c'est très difficile de lâcher les Riffs, de se dire "Bon, celui là on l'enlève''. "Car il y en a toujours un sur les quatre qui dit " Ah non ! Pas celui là". De par ce fait, on compose principalement à deux. Ensuite, on amène çà, et à quatre on va faire les arrangements. Nous on amène une structure avec des Riffs de base qu'on va retravailler, refaire les arrangements. Il y a encore beaucoup de boulot derrière. Chez nous, tout est travaillé. C'est horrible en fait d'être musicien dans The Old Dead Tree parce que tu n'as aucune liberté. C'est-à-dire que le moindre coup de cymbale, le moindre coup de médiator, on en parle tous les quatre. "T'es sûr que tu veux le jouer celui-là ? Parce que''. "Alors là, je dis un mot et on est en décalé'' (rires). ''C'est à dire que tu changes le temps et là, on est bien''. C'est beaucoup de boulot, mais au final il y a unanimité tout le temps. Il n'y a jamais de concession qui est fait genre "Ok, on prend ton Riff, mais il est pas très bon. Enfin, je suis pas fan, mais moi, j'en ai un que t'aimes pas trop mais on va le mettre quand même du coup. D'accord ? " Jamais ! Si on prend ''The Nameless Disease'' en 2003, et aujourd'hui ça fait trois ans qu'il est sorti : on ne changerait pas grand-chose s'il fallait le refaire maintenant. Parce que l'on sait qu'on a donné le maximum à l'époque, que ça a été réfléchi, réfléchi, sur-réfléchi peut-être mais quand on est arrivé en studio, on avait tout : on sort des grands listings avec toutes les pistes qui vont être mises les unes avec les autres, pour que le producteur sache exactement ce qu'il va faire. Tout est pré mâché, il y a très peu d'improvisations. Il y en a quelques unes notamment pour les secondes voix, qui pour le coup, ne sont jamais travaillées, toujours faites en studio... J'aime bien avoir l'avis extérieur de Andy Classen, le producteur avec qui on travaille régulièrement. Donc, pour répondre à la question, on n'arrive pas en ''Live'' à composer.

nrvmag : Donc, Nicolas, votre guitariste s'en va.
Manuel : Oui, Nicolas s'en va. C'est un coup qui n'est pas forcément évident, même si ça fait longtemps qu'on en parle. Ce n'est pas une décision qui est arrivée d'un coup, et qui nous a surpris. C'est vrai qu'étant moi-même papa, ce n'est pas du tout évident à gérer cette vie de famille là : le fait d'être parti sur la route tout le temps, de partir trois semaines en Allemagne enregistrer, de concilier aussi, avec sa compagne, le fait de partir et de lui laisser le poids intégral de la maison et du petit. Et voilà donc, Nicolas va être papa en juillet et il a préféré privilégier sa vie de famille, ce que je comprends complètement. S'il a la possibilité, entre guillemets, de se passer de ça, tant mieux pour lui car la vie de famille ça change la vie d'un homme pour le coup, et c'est pas surfait. On ne se rend jamais compte avant, on se dit que ça va tout changer mais en fait, une fois qu'on y est, on se dit "Ah oui finalement. C'est pas ce que je pensais". En tous les cas il n'y a aucune inimitié, voilà, ça se fait dans le respect, dans l'amitié la plus totale. Il y a un esprit familial dans The Old Dead Tree qui est vraiment conservé de ce côté-là et je sais que Nicolas est très, très fier de ce qu'il a fait au sein de ce groupe. On est très heureux de la manière dont çà s'est passé, de la manière dont on se quitte parce que l'on se quitte pour de bonnes raisons et pas parce que le groupe aurait évolué d'une manière qui ne lui aurait pas plu ou parce que humainement il y a aurait eu des Clashs, il n'y a pas eu de çà et c'est le plus important. Là on va commencer les auditions bientôt et le plus difficile ne va pas être, je pense, de trouver un bon guitariste car pour le coup, il y en a beaucoup et un bon guitariste, c'est vite vu en fait, si le type joue de la guitare bien ou pas. Par contre, c'est de trouver un mec qui va s'accorder humainement avec nous car définitivement chez nous, le côté humain c'est le pilier, ce qui fait qu'on ne s'étripe pas sur la route ou quand on se prend la tête sur les morceaux et les choses comme çà.

nrvmag : Dernière question. Vous n'envisagez pas de faire des concerts acoustiques ? On voit pas mal de nos jours de groupes même de Metal Extrême se prêtait à cet exercice. Ça ne vous a jamais tenté ?
Manuel : En fait, on a déjà fait des Showcases. On en a déjà fait à Strasbourg, en Hollande et puis, on commence à introduire dans nos Sets longs, des morceaux en acoustique. Il y en aura deux ce soir donc.
Vincent : Tu nous as devancé. (rires)

nrvmag : Merci beaucoup Manuel et Vincent. A toute à l'heure !


David + Vincent Danhier & Manuel Munoz (The Old Dead Tree)
David, Photos : @lex ''Mitraille !'' Mitram


Merci beaucoup à Manuel et
Vincent pour avoir accepté l'interview (ils ont gentiment rallongé mon temps initialement prévu, afin que je puisse continuer à leur poser mes questions).

Infos + Official Website : http://www.theolddeadtree.com