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INTERVIEW

Luca Turilli
le mai 2006
à Paris


Luca Turilli, guitariste et compositeur du groupe italien Rhapsody, est en interview pour la sortie de deux albums (!!), l'un véritable album solo sous le nom ''
Luca Turilli - The Infinite Wonders Of Creation'' et un autre plus orienté groupe appelé ''Luca Turilli's Dreamquest 'Lost Horizons''. Une bonne raison de questionner ce fort sympathique musicien passionné.


Luca Turilli
nrvmag.com : Bonjour Luca. Premièrement, quand j'ai écouté l'album ''The Infinite Wonders Of Creation''.
Luca Turilli : Tu as eu envie de le jeter à la poubelle? (rires).

nrvmag.com : Euh, non (sourires). J'ai été impressionné par la chanteuse présente sur ce disque. Comment as-tu trouvé Bridget Fogle ?
Luca Turilli : Au départ, j'aurais dû travailler avec une autre chanteuse mais comme elle a eu un souci de santé, elle ne pouvait pas chanter les parties les plus aiguës. Aussi, j'ai dû changer d'idée afin d'avoir la solution pour continuer l'album. Comme je connaissais Bridget en tant que choriste car je l'avais rencontrée une fois, je lui ai demandé si elle voulait essayer de chanter les parties les plus hautes en question, c'était sur le morceau ''Mother Nature''. Comme çà me convenait, j'ai eu l'idée de faire un duo entre elle et mon chanteur. Elle a eu une voix dans le genre de Sarah Brightman. Elle est très professionnelle.

nrvmag.com : Chapeau ! Elle a vraiment une voix excellente. Combien de temps as-tu mis pour composer ces deux albums, Luca ?
Luca Turilli : C'est très difficile à préciser car cet album aurait dû sortir il y a quatre ans. En effet, j'ai commencé la composition juste après la sortie de ''Prophet Of The Last Eclipse'' de Rhapsody. J'ai fait rapidement, des démos pour le projet Dreamquest. Mais bien sûr avec le temps, beaucoup de choses ont été modifiées jusqu'à la dernière minute. Quand j'ai su que j'avais la voix de Bridget, par exemple, j'ai eu de nouvelles idées. J'ai recomposé les morceaux en fonction de sa voix. Ça m'a donné un nouveau souffle pour perfectionner les chansons. Quand j'ai su que je pouvais avoir ce genre de voix vers la fin du projet, çà a d'autant plus rallongé sa mise en place. Certains titres, cela faisait vraiment quatre ans que je les avais composées, mais j'en ai créé d'autres avec le temps passant. Cela n'était pas supposé être ainsi, mais comme j'ai eu des problèmes légaux entre ma maison de disques actuelle, et SPV, MCM, par le fait que je joue à la fois dans Rhapsody et que j'ai une carrière solo. Cela m'a posé des soucis et je devais attendre, à un moment donné, car je ne pouvais plus sortir de disques sans avoir résolu ces conflits. Aussi, j'ai dû patienter durant ce temps et c'était très difficile d'être dans cette situation : je n'ai pu sortir mon album aussi rapidement que prévu. J'aurais voulu que la sortie de mes projets suivent l'album de Rhapsody ''The Power Of The Dragonflame'' mais çà n'a pas pu se faire. Aussi, j'ai pris le temps de choisir le nom du projet. J'ai décidé aussi le moment de quand ces deux albums sortiraient, soit un peu après le live de Rhapsody enregistré au Canada, et à quinze jours d'intervalle. Le nouvel album de Rhapsody est fini à 90% et devrait voir le jour en septembre ou octobre prochain. Pour moi, il fallait que ces albums soient assez rapprochés en terme de sorties dans les bacs.

nrvmag.com : Ok, et peux tu décrire techniquement, l'enregistrement de ces albums ? Le matériel utilisé et ce genre de détails car par exemple l'album ''The Infinite Wonders Of Creation'' est très richement produit.
Luca Turilli : Je voulais une production assez grosse sans dépenser trop d'argent en studio. Car après avoir bossé sur le live de Rhapsody et son pendant en DVD, qui va sortir, pour lesquels j'ai travaillé durant trois mois, j'ai donc enregistré les chansons de mes albums solos en désirant toujours avoir le meilleur en termes de son. J'ai eu pas mal de soucis durant l'enregistrement avec, par exemple, la voix de Bridget, que j'ai dû réenregistré car la piste avait été abîmée, des problèmes de mixage aussi, enfin de petites choses qui faisaient que ce n'était pas aussi bon que ce que j'envisageais.

nrvmag.com : Aussi, désormais es-tu heureux avec ces deux albums couchés sur bandes ?
Luca Turilli : Oui, absolument. Ils sont terminés et je suis content. (rires)

nrvmag.com : Peux-tu expliquer les paroles, l'histoire du concept ?
Luca Turilli : ''The Infinite Wonders Of Creation'' est la dernière partie de la trilogie de mes albums solos. C'est une sorte de testament d'amour envers la mère nature. Les paysages, les couleurs de la nature, du ciel, c'est ce qui m'a donné l'inspiration pour composer la musique de cet album. La nature me donne de l'amour pour la vie et je voulais la remercier à travers ce projet. Aussi, au niveau des textes, je me suis vraiment impliqué dedans, afin que les sonorités soient les plus pures, les plus intenses, et très symphoniques, telles une bande originale de film. C'était mon but, ce que je désirais. Donc, ce disque est assez différent des précédents, car ce fut ma vision pour celui-ci, mon idée. Les paroles parlent du miracle de la vie, j'ai pris les dauphins comme symbole de la communion entre les hommes et les animaux. C'est quelque chose de très particulier. Une sorte de signification que je désirais transmettre avec beaucoup d'émotions, comme dans le titre ''Pyramids And Stargates'', où je parle du mystère de la vie, des années avant la naissance du Christ, en Egypte, de la civilisation, que personne ne peut vraiment expliquer, de l'architecture si formidable et si unique à travers le monde. Comment des hommes à l'époque ont pu érigé de si jolis monuments ? C'est une connexion avec le monde des astres. Une sorte de mystère entre la Terre et le monde céleste. Les textes sont cette fois très intenses et profonds, plein de sens divers.

Luca Turilli
nrvmag.com : Peux-tu parler de la pochette de l'album ? Sur ton site internet, tu dis beaucoup de bien de Karsten Vom Wege, qui en est le dessinateur.
Luca Turilli : La pochette est vraiment fantastique, avec d'un côté l'océan, et en hauteur des pyramides, comme en parle la chanson dont je parlais tout à l'heure, donc relié au mystère entre notre mère la Terre et le cosmos et cela décrit un rayon de lumière qui nous parvient de l'espace et qui connecte la Terre avec ces pyramides à travers ce rayon de lumière. Le fait que les pyramides soient eu dessus de l'océan fait que tout se rejoint. Les pyramides ont un aspect métallique comme si elles avaient été conçues par des extra terrestres, afin de concrétiser la connexion entre l'univers entier. C'est très introspectif, mais en même temps cette communion entre différentes périodes du temps est comme un cordon ombilical, un lien entre la Terre et le cosmos, des choses très importantes.

nrvmag.com : Sur ton autre album solo, ''Dreamquest Lost Horizons'', le premier single en est le titre ''Virus''. Est-ce toi qui l'a décidé ?
Luca Turilli : Non, c'est un choix du management, car par exemple en Allemagne, on a besoin d'une chanson un peu formatée pour donner aux radios afin qu'il la diffuse, aussi, comme ce titre porte bien les couleurs du Symphonic Electro Metal, ce dût être pour çà qu'elle fut choisie. Une chanson très Hard Metal avec des parties de musique Electronique. Et comme les parties chantées sont assez innocentes, çà a dû aider pour le choix, je crois de ce titre. Une musique très étrange. Sur le single qui va sortir, il y aura une version remixée assez fantastique appelée ''Anti Virus'' et je pense que c'est une bonne chose que ce single voit le jour ainsi afin de savoir de ce à quoi mon nouveau projet ressemble car le marché du disque ne va pas trop bien et çà permet ainsi à certains de découvrir ce à quoi ressemble mon groupe Dreamquest avant d'acheter l'album entier. Le groupe aurait dû s'appeler ainsi, mais comme un groupe français s'appelle ainsi, le nom en est Luca Turilli 's Dreamquest. Il y a aussi un groupe canadien nommé Dream Space Quest donc pour des problèmes de droits, je n'ai pu utiliser ce nom. Je ne voulais pas mettre mon nom en avant car même si je suis le compositeur, le groupe qui joue a beaucoup d'importance, comme mon claviériste Dominique, le bassiste Sascha Paeth à la basse, Olaf Hayer au chant, et Robert Hunecke-Rizzo à la batterie. Ce n'est pas un projet mais un véritable groupe. Nous jouerons en concert avec ce line up en début d'année prochaine après avoir tourné avec Rhapsody en fin d'année.

nrvmag.com : Dreamquest, tu en parles et sur la toile Internet, beaucoup de choses ont été écrites sur ce nom et celui d'un groupe français. Quel est véritablement ce qui est arrivé ?
Luca Turilli : Non, il n'y a pas vraiment eu de problèmes malgré ce que j'ai pu lire dans un magazine ou sur le net. Le bassiste du groupe français Dreamquest m'a traité d' "enculé (en français dans le texte) " et d'autres noms de ce genre. Je n'ai pas vraiment compris cette réaction. Ce bassiste a écrit que je lui avais volé le nom de son groupe, car le groupe devait faire un concert à Nancy, que j'en aurais eu vent et que j'aurais ainsi piqué cette idée de nom. C'est ridicule car le nom de Dreamquest, je l'ai eu il y a quatre ans quand j'ai enregistré les premières idées avec Sascha. Puis, le groupe s'est excusé du comportement de leur bassiste, assez remonté contre moi. Le groupe l'a viré depuis. Il a fait un foin sur le net et a écrit à un magazine qui a relayé l'information. C'est assez étrange pour moi, cette histoire car le groupe m'a contacté pour améliorer la situation, être pris en photo avec moi en nous serrant la main. Enfin, leur bassiste ne fait plus partie du groupe et je leur souhaite le meilleur pour la suite. Le principal souci est que j'ai déposé le nom du domaine Internet il y a deux ans, enfin plutôt mon management. Le groupe français pouvait garder le nom www.dreamquest.fr et moi www.dreamquest.it mais je n'ai jamais raisonné ainsi en terme de droits sur le net, à savoir s'il y avait des sites www.lucaturilli.eu ou je ne sais quel autre nom ressemblant. Et bon, çà me dépasse un peu tout çà. Quand la promotion a commencé avec Dreamquest, c'est le label qui s'est chargé de déposer le nom du site et quand on a su que Dreamquest était le nom d'un groupe français, les gens du label ont cherché à entrer en contact avec eux mais le groupe n'avait pas de management, ni de maison de disques et bien que né en 1997, il n'avait sorti aucun CD officiel, aussi il a été difficile de demander à un groupe n'ayant pas d'activités commerciales à renoncer à leur nom. Le label SPV a donc demandé à ce groupe, n'ayant pas fait grand-chose, s'il pouvait utiliser le nom de site. Mais bon, quand ton activité est liée avec ton nom comme moi avec Rhapsody, même s'il y avait des tas de compagnies avec ce nom, tu as le droit d'utiliser ton nom pour un site. Bon, ce n'est pas facile mais c'est possible de le faire. Je ne connais pas vraiment les détails puisque je n'ai pas eu à m'en occuper. Enfin, pour reparler du sujet, les journalistes ne m'ont pas contacté et ce problème n'en est pas un. Aucun souci avec le groupe français, ce sont des gars sympas.

Luca Turilli

nrvmag.com : Sais-tu quelles sont les dates de sortie de tes deux albums ?
Luca Turilli : 24 mai 2006 pour ''The Infinite Wonders Of Creation'' en Allemagne et trois semaines plus tard dans le monde entier tandis que ''Dreamquest Lost Horizons'' sortira lui, deux semaines juste après, vers le 12 juin en France, je pense me souvenir.

nrvmag.com : Cet album de Luca Turilli est la fin d'une trilogie. Qu'as-tu l'intention de faire après ? Quel est le futur de ce projet ?
Luca Turilli : Bien évidemment, là je me concentre sur mon nouveau groupe Dreamquest et sur Rhapsody. En ce moment, tout va bien pour moi : je suis satisfait car, quoique je compose, je peux dispatcher mes compositions dans mes groupes : chansons plus modernes pour Dreamquest et plus normales pour Rhapsody. Ainsi c'est très facile pour moi de savoir ce que je fais de mes titres. Si c'est une chanson assez Heavy ce sera pour Dreamquest. (Rires)

nrvmag.com : Euh.
Luca Turilli : (Rires) Je me suis trompé je voulais parler d'une chanson pour Rhapsody.

nrvmag.com : Oui, j'étais assez surpris par tes propos.
Luca Turilli : Désolé, j'ai été confus. Je voulais dire que si la chanson était intense, elle serait destinée à Rhapsody. Donc, ce que je peux avoir comme idées va nettement à un projet et pas un autre et inversement, c'est très clair pour moi. Pour les albums de Luca Turilli, j'ai envie de continuer dans cette idée de concept assez intense, assez riche en termes de compositions. Donc, un album de Luca Turilli sera un seul album concept avec une dizaine de chansons, un album de Dreamquest sera composé, lui, de plusieurs chansons sans liens entre elles. Ainsi en termes de paroles et de musique, tout est clairement défini pour moi. Je suis très content de ces deux projets et de Rhapsody. Tout peut arriver dans les prochaines années sans souci avec mes trois groupes. (rires)

nrvmag.com : Et quant à Rhapsody ? Quel sera le prochain album ?
Luca Turilli : Le nouvel album est à 90% composé et sortira vers septembre ou octobre 2006. Nous allons continuer à tourner avec Manowar à cause de l'accident de leur musicien Karl Logan qui a chamboulé la tournée, qui finira à la fin décembre. En mars, avril 2007, nous tournerons avec Rhapsody afin de promouvoir le nouveau Rhapsody (particulièrement en France). Bien sûr, nous participerons aux festivals d'été dans trois mois. Pas mal de plans en perspective, donc (sourires).


Luca Turilli
nrvmag.com : Dernière question. Peux tu nous dire quelques mots en français, comme tu habites en France ?
Luca Turilli : Bien sûr. (Le reste est en français) Moi, j'espère que nos amis français n'ont pas perdu l'habitude de voir Rhapsody en concert car çà fait trop de temps que nous ne jouons pas et moi, j'espère que, en attendant, pourquoi nous pensons que c'était bien d'attendre pour voir Rhapsody en tête d'affiche et non pas comme juste en support d'un autre groupe. Nous comptons beaucoup sur l'audience française et elle est très importante pour nous avec Marseille, comme Marseille, comme excitation. L'esprit français est très important pour Rhapsody. Nous espérons être tous ensemble pour une fantastique nuit dans chaque grosse cité (ville). Chaque ville de France, chaque ville française est faite pour se voir tous ensemble. Et les nuits dans le dome de le film score Metal (euh, je n'ai pas trop compris là. ;) ).

nrvmag.com : d'accord.
Luca Turilli : (toujours en français !!) C'est très difficile. C'est le plus long que je dis en français. (rires)

nrvmag.com : Et bien bravo Luca, c'était très bien, vraiment.
Luca Turilli : Ok. Merci beaucoup.

David110869, Photos : Néve Nath

Infos + : http//www.dreamquest.it