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Nrvmag.com : Pourquoi Sortilège ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Je ne sais pas du tout, il faudrait demander à Stéphane et à son frère. Quand je suis arrivé ils s'appelaient déjà sortilège !

Nrvmag.com : Pourquoi avez-vous splitté ?
Christian ''Zouille'' Augustin : J'étais un peu fatigué des tournées qui ne mènent à rien, des concerts où il n'y avait jamais personne. J'avais envie de vivre de la musique mais ça ne marchait pas. J'avais également une vision un peu plus mélodique de ce que je voulais faire alors que les autres membres n'étaient pas d'accord. J'ai donc décidé d'arrêter, les autres ne voulaient pas mais ils étaient moins motivés qu'au début et finalement ils ont arrêté aussi.

Nrvmag.com : Tu as déjà regretté ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Non, je ne regrette jamais une décision que je prends.

Nrvmag.com : Pourquoi Zouille ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Zouille, c'est un petit nom que me donnait ma mère. Une fois au tout début de Sortilège j'appelle ma mère et je lui dis " Allo maman c'est Zouille " et à partir de ce moment là tout le monde m'a appelé Zouille. Il faut savoir qu'au sein de Sortilège tout le monde avait un surnom, on ne m'en avait pas encore trouvé donc le jour où j'ai appelé ma mère Stéphane a dit " Ça y est on a trouvé, on va t'appeler Zouille ".

Nrvmag.com : Quel est ton meilleur souvenir avec Sortilège ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Le concert qu'on a fait au Bourget où on a fait la première partie de Gary Moore et d'Aerosmith, le festival n'avait pas marché, cela pouvait contenir quelque chose comme cinq mille personnes et il devait y en avoir mille ou mille cinq cent. C'était fin août en plein air et je me souviendrai toujours de cette image du coucher de soleil avec Gary Moore en train de jouer de la guitare, c'était exceptionnel. Derrière la scène ils avaient disposé plusieurs petites caravanes en étoile et on avait la caravane voisine de celle d'Aerosmith donc je voyais le mec d'Aerosmith boire son verre, discuter avec son homme d'affaire en cravate et attaché case.

Nrvmag.com : Le pire souvenir ?
Christian ''Zouille'' Augustin : En Angleterre. On était donc parti à Londres enregistrer notre maxi 45 Tours et notre manager qui avait toujours des plans foireux nous trouve un concert à la con à faire dans un Pub. Le Pub en question avait été fermé pour travaux et c'était le premier soir d'ouverture et comme aucune pub n'avait été faite sur l'ouverture du Pub on a joué devant zéro personne. En fait on a joué pour le barman et on était en première partie. Je ne sais pas si tu vois ce que c'est d'être en première partie en Angleterre mais tu n'as pas de scène donc tu mets la batterie et tout le reste devant et le chanteur chante sur la piste de danse. En plus quand on est sortis du Pub on s'est frité avec des Skinheads donc ça s'est terminé en prison.

Nrvmag.com : Pourquoi avoir fait des versions anglaises des chansons ?
Christian ''Zouille'' Augustin : C'était un choix des maisons de disque qui croyaient à l'international mais qui n'avaient pas eu l'intelligence de se projeter dans l'avenir et de m'écouter chanter en anglais. On va dire qu'à l'époque, j'avais un anglais assez délicat, un accent pourri et ça ne rendait pas bien surtout que je savais à peine ce que je racontais.

Nrvmag.com : Et alors comment se passaient les traductions ?
Christian ''Zouille'' Augustin : On les faisait la veille au soir pour le lendemain matin et le plus souvent pendant qu'on enregistrait une chanson, le producteur en traduisait une autre pour aller plus vite. De plus j'ai tout enregistré d'affilé, pour tout l'album ça a du me prendre une journée et demi d'enregistrement. Donc on me donnait un texte que je ne connaissais pas et j'enregistrais tant bien que mal avec le texte devant les yeux. Et je peux te dire que se sont les pires conditions qui existent pour enregistrer un album.

Nrvmag.com : Quel est l'album de Sortilège que tu préfères ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Le dernier… parce qu'il y a "Marchand D'Homme" dessus car c'est ma chanson préférée.

Nrvmag.com : Et celui que tu regrettes le plus ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Le maxi 45 tours, c'est celui qui nous a fait connaître mais la production est vraiment nulle. On dirait que ça a été enregistré dans un garage, mais même en général, toutes les productions de Sortilège sont merdiques. (Rires) On n'a vraiment pas eu de chance sur ce coup là.

Nrvmag.com : C'est toi qui écrivais les paroles, de quelle façon procédais tu ?
Christian ''Zouille'' Augustin : J'ai une écriture assez descriptive, je plante le décor et après je brode. J'écris des chansons un peu comme des clips vidéo. Prenons donc "Délire D'Un Fou", c'est un homme dans sa chambre, il est dans un asile de fou, il est sur son lit et il pense, il veut maîtriser le monde.

Nrvmag.com : As-tu été flatté quand des groupes comme Nightmare ou Manigance on fait une reprise de Sortilège ?
Christian ''Zouille'' Augustin : C'était pas vraiment de la flatterie mais de la fierté. Et surtout ça m'a fait plaisir.

Nrvmag.com : Et qu'est ce que ça t'a fait de remonter sur scène avec Manigance ?
Christian ''Zouille'' Augustin : C'était sympa, un peu promotionnel mais sympa.

Nrvmag.com : En parlant de ça, tu penses quoi de tout ce qui est rééditions… ?
Christian ''Zouille'' Augustin : C'est purement commercial, le but est de se faire de l'argent sur notre dos en ressortant des choses qui existent déjà en remaniant, en rajoutant un petit truc. Moi ça me fait des royalties en plus c'est tout.

Nrvmag.com : Tu sais combien d'albums de Sortilège ont été vendus ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Non, je ne sais pas du tout car ce qu'on reçoit de la Sacem, déjà les producteurs ne déclarent pas forcément tout et ensuite je n'ai jamais rien compris au système de répartition. C'est tellement bordélique ce que tu reçois. De plus, je n'ai jamais réellement cherché à savoir.

Nrvmag.com : Avec quel groupe de l'époque tu t'entendais le mieux ?
Christian ''Zouille'' Augustin : Au début on ne s'entendait avec personne à cause de nos managers qui nous montaient les uns contre les autres en laissant planer des histoires fausses. Et un jour on a fait un festival à Lille je crois avec Satan Jokers et je ne sais plus qui, on s'est tous retrouvés à table et on s'est dit qu'il fallait arrêter de se la péter, on était les mêmes on vendait autant d'albums. Et c'est là que les amitiés on commencés à se dessiner, que j'ai connu Renaud Hantson.